le système de recherche

1. Les acteurs du monde de la recherche en Allemagne

1.1 Les différents niveaux

Les compétences de politiques de recherche en Allemagne sont à plusieurs niveaux. Au niveau fédéral, le Ministère fédéral de la formation et de la recherche « Bundesministerium für Bildung und Forschung » (BMBF), est chargé de planifier les grandes orientations de la recherche et de la formation, de promouvoir la formation (y compris professionnelle), la science et la recherche. Il doit également établir les cadres juridiques concernant l’enseignement supérieur. Plutôt en retrait sur la question de financement des établissements d’enseignement supérieur, l’État fédéral a lancé l’Excellenzinitiative en 2005 pour favoriser la mise en place de pôles d’excellence au sein des universités, via des financements supplémentaires alloués aux établissements choisis.

Les Länder partagent avec l’État fédéral la compétence législative de règlementation des allocations de formation et promotion de la recherche scientifique. Ils apportent notamment un financement de base aux universités et des aides spécifiques pour développer des pôles d’excellence.

Plusieurs organes existent pour assurer la coordination entre le niveau fédéral et celui des Länder :

La conférence des ministres de la culture, de l'éducation et de la recherche (« Kultusminister-Konferenz ») se réunit plusieurs fois par an afin de coordonner les décisions entre les Länder et la Fédération, sous forme d'orientation et de recommandation.

La conférence scientifique commune (« Gemeinsame Wissenschaftskonferenz » GWK) rassemble ministres et sénateurs de l’État fédéral et des Länder chargés de la science, de la recherche et des finances, pour travailler sur les domaines du financement de la recherche, des stratégies politiques de la recherche et des structures de recherche. La GWK travaille aussi sur un plan international pour renforcer la compétitivité de la recherche allemande.

Le conseil de la science (« Wissenschaftsrat ») est le plus ancien comité de conseil en matière de politique scientifique européenne. Il est composé de scientifiques, de personnalités de la vie publique et de représentants des Länder et de l’Etat fédéral.

 

1.2 La recherche universitaire

Une grande partie de la recherche publique s’effectue au sein des établissements d’enseignement supérieur : dans les universités et dans les Fachhochschulen (uniquement en recherche appliquée).

Les facultés ou départements des universités rassemblent des chaires (« Lehrstuhl ») dirigées par un professeur et éventuellement co-animées par un à deux professeurs associés. Ces chaires couvrent chacune une facette du profil de la faculté, aussi bien en matière de recherche que d’enseignement. Les chaires disposent d’une autonomie certaine en matière du choix de l´orientation de leurs projets de recherche.

Le système universitaire est détaillé dans la rubrique  études.

BayFrance finance les projets de coopération entre établissements d’enseignement supérieur de France et de Bavière par l’attribution d’aides à la mobilité. Les informations sur les projets éligibles et les modalités pratiques de dépôt des demandes sont disponibles dans la rubrique Subvention / bourse.

 

1.3 La recherche extra-universitaire

La recherche s’effectue également dans des institutions extra-universitaires. Il n’existe pas d’équivalent du CNRS en Allemagne, mais quatre grandes organisations rassemblant des institutions de recherche publiques :

La Communauté Leibniz (« Leibniz-Gemeinschaft ») fédère des institutions de recherche autonomes et de taille moyenne, comme par exemple des musées dotés de centre de recherche ou des centres de recherche en histoire contemporaine ou en sciences économiques. Nombre de chercheurs confirmés de ces institutions sont également titulaires de chaires dans une université.

L’Association Helmholtz (« Helmholtz-Gemeinschaft Deutscher Forschungszentren ») regroupe quinze centres indépendants de recherche dans les domaines des sciences naturelles et de la médecine. Ces centres sont indépendants entre eux et reçoivent des orientations thématiques de la part du gouvernement fédéral allant vers la recherche appliquée interdisciplinaire.

La Société Max-Planck (« Max-Planck-Gesellschaft ») gère 80 instituts dédiés à la recherche fondamentale. La direction de la Société Max-Planck décide des thématiques de recherche des instituts et de leur budget. Ces instituts interagissent fortement avec les universités et nombre de leurs chercheurs sont aussi titulaires de chaires des universités environnantes.

La Société Fraunhofer (« Fraunhofer-Gesellschaft zur Förderung der angewandten Forschung ») gère plus de 65 instituts de recherche dans le domaine des sciences appliquées. La particularité de la société Fraunhofer est sa forte interaction avec les entreprises et l’obligation pour ses instituts de couvrir une partie conséquente de leur budget par des contrats avec des entreprises.

 

2. Le financement de la recherche en Allemagne

Il n'existe aucun organe central de répartition des moyens financiers en Allemagne. Le financement de la recherche s'effectue au travers de trois acteurs : l'Etat fédéral, les Länder et l'industrie. Cette dernière participe à plus de la moitié du budget de la recherche et développement en Allemagne, notamment via des fondations privées ou d’intérêt public.

 

2.1 La Fondation Allemande pour la Recherche (DFG)

Le gouvernement fédéral et les Länder ne contrôlent pas directement le financement de la recherche universitaire. Ce rôle de financement est assuré par la Fondation allemande pour la recherche (« Deutsche Forschungsgemeinschaft » DFG), institution autonome gérée par les universitaires allemands. Les représentants universitaires, élus par leurs pairs, sont majoritaires au sein des organes de décision.

La DFG fonctionne par appels d’offres avec de nombreux programmes. Les principaux programmes sont les projets individuels, les programmes prioritaires en réseaux inter-régionaux (« Schwerpunktprogramme ») et les programmes spéciaux implantés sur un pôle de pointe (« Sonderforschungsbereiche »). La DFG gère également plusieurs programmes pour des financements de coopération internationale.

http://www.dfg.de/index.jsp

 

2.2. Les entreprises

Il existe une forte tradition en matière de recherche et développement dans les entreprises allemandes, que ce soit au niveau de leurs propres laboratoires et en coopération ou sous-traitance avec les laboratoires de recherche publiques.

Depuis 1954, l’Arbeitsgemeinschaft industrieller Forschungsvereinigungen (AiF) « Otto von Guericke » soutient la recherche au sein du Mittelstand (le tissu industriel allemand composé de PME) dans toute l’Allemagne. Elle regroupe près de 50 000 PME, 100 associations industrielles de recherche et environ 700 centres de recherche. En 2017, cette Fondation a financé plus de 1500 projets à hauteur de 170 millions d’euros.

2.3 Fondations et autres organismes

L’Office allemand d’échanges universitaires (« Deutscher Akademischer Austauschdienst » DAAD) propose de nombreux programmes de financements aux étudiants, professeurs et chercheurs confirmés allemands et étrangers. Il dispose d'un bureau à Paris. https://www.daad-france.fr/fr/

Les fondations privées ou d’intérêt public jouent un rôle non négligeable au niveau du financement de la recherche et de l’enseignement supérieur. Il existe des index des fondations notamment via le Centre allemand pour les fondations : https://www.deutsches-stiftungszentrum.de/foerderung/index.html

 

3. La recherche en Bavière

La Bavière est une région très dynamique dans le domaine de la recherche, avec 9 universités d’État publiques, 17 écoles supérieures de sciences appliquées publiques (« Fachhochschule »), 3 centre de recherche Helmholtz, 13 instituts Max-Planck, 9 instituts et 17 groupes de recherche Fraunhofer, 5 instituts et 2 musées de la société Leibniz.

La recherche bavaroise se distingue d’abord par les forts travaux sur la physique nucléaire et quantique. Le campus de Garching au nord de Munich rassemble les chercheurs et de grands équipements dans ce domaine comme une source à neutron FRM-II et un réacteur nucléaire d’étude.

Les biotechnologies sont aussi fortement présentes en Bavière : d’abord à Martinsried en périphérie de Munich où sont implantés les grands instituts de recherche comme ceux de la société Helmholtz, et dans les régions de Ratisbonne et de Nuremberg.

La politique de recherche est gérée au niveau du Land par le Ministère bavarois de la recherche et de l’art (« Bayerisches Staatsministerium für Wissenschaft und Kunst »). Elle est mise en œuvre par l’Agence bavaroise pour la recherche et l’innovation (« Bayerisches Forschungs- und Innovationsagentur »). Dépendant de cette dernière, la BayFOR (« Bayerische Forschungsallianz ») favorise la participation bavaroise au sein de l’Espace Européen de la Recherche en exerçant des missions de conseil, d’accompagnement et de soutien lors des appels d’offres européens.